Loi immigration, barrage ou tremplin
La victoire idéologique de l’extrême droite.
Le texte de loi qui va être voté ce soir (19/12/23 ndlr) au parlement est une victoire idéologique pour le rassemblement national et ses idées.
Il ne s’agit pas de fabulations gauchistes mais des mots de Marine Le Pen, tout sourire au sortir de la commission mixte paritaire, célébrant sa victoire avec la bande de fasciste qui l’accompagne. D’ailleurs, ne peut-on pas dire que toutes les personnes qui se réjouissent sont des fascistes ? Toutes celles qui vont voter main dans la main un texte abject qui a pour seule différence avec l’immonde présentée par Darmanin il y a quelques jours, d’être encore plus xénophobe et inhumain.
Déchéance de nationalité, préférence nationale, quotas, débat annuel autour de l’immigration et autres. Nous savons qui sera visé.
Nous savons qui sera visé, jamais les millionnaires qui acquièrent la nationalité d’un paradis fiscal pour y cacher des sommes astronomiques, sommes astronomiques qui pourraient permettre de financer tout ce dont on va priver les étranger.e.s : APL, RSA, couverture sociale, accessibilité financière à l’université etc.
Un député macroniste des français à l’étranger nous expliquait que, pour les français aussi, il y a un délai avant de percevoir les aides quand on rentre en France, parfois six mois. Si la comparaison avec les cinq ans d’attente avant d’avoir le droit de juste soumettre un dossier est méprisable, il oublie surtout de dire que pour les français il ne s’agit pas de carence légale mais de la lenteur des services de l’État qui mettent des mois à traiter les dossiers et pour qui les aides seront souvent rétroactives.
Les plus de cinq ans sans ressources pour les étranger.e.s ne seront pas rétroactif. Et avant de pouvoir les demander, encore faudra-t-il qu’iels survivent pendant toutes ces années sans avoir le moindre droit si ce n’est celui de subir un racisme impuni, de voir leurs tentes lacérées et de voir tout prétexte bon pour les expulser.
De toute façon, pourquoi les traiter humainement lorsque les migrant.e.s ne sont plus que considéré.e.s comme des stocks et des flux. La vision du monde des gens qui votent ces lois est dénuée de toute humanité, comme pour nombre de domaines, tout n’est que comptabilité mais ici cette comptabilité est celle du nombre de morts – avec leur validation – dans la Manche ou la Méditerranée. Il paraît que c’est là la première préoccupation des français.es – ce que les sondages nient mais peu importe – alors en instituant un débat annuel sur l’immigration, ce sujet sera en effet tous les ans au cœur de l’actualité.
Pratique pour ne pas parler de précarité, d’atteintes aux droits humains ou de tout ce dont iels n’ont rien à faire.
Dans les médias, les macronistes affirment que cette loi ne fait que respecter les engagements que prenait Macron dès 2017. Que c’est une grande victoire et une loi historique.
Ce qui est historique, c’est probablement de constater que le RN et la macronie peuvent, sans honte, célébrer main dans la main la victoire de l’inhumanité.
Le barrage au fascisme (si il a jamais existé ) est devenu un gué.